Opiyo
Okach
voir
l'interview sur le projet artistique du chorégraphe
Connu pour ses improvisations, son timing, la subtilité
de ses mouvements, sa simplicité et son élégance,
Opiyo Okach puise dans les traditions d’Afrique orientale, les réinterprétant
et les transformant en des oeuvres modernes qui séduisent un public
à la fois local et international.
Okach partage son temps entre le Kenya et la France.
Son dernier projet évolutif, Shift… Centre a été
créé à Nairobi puis en France au festival Les Francophonies
en Limousin et dans les Centres Chorégraphiques Nationaux d’Orléans
et de Caen.
Directeur
artistique de la Gaara Dance Foundation, qui organise notamment les Nairobi
Dance Encounters, Opiyo Okach agit comme le catalyseur d’une nouvelle
réflexion intellectuelle et d’une nouvelle analyse en profondeur
au sein de la jeune danse d’Afrique orientale. Opiyo Okach a reçu
le prix Sacd 2003 du Nouveau Talent Chorégraphique, et le prix
2005 de la fondation Neerlandaise Prince Claus pour la Culture et pour
le Developpement.
Formé au théâtre corporel et au mime au sein de l'école
Londonienne «Desmond Jones School of Mime and Physical Theatre»,
Opiyo Okach s’est orienté vers la danse à son retour
au Kenya, son pays d'origine, en 1995 où il entreprend d'importantes
recherches autour des formes d'expression et des rituels africains. A
cette période, il rencontre les chorégraphes Alphonse Tiérou,
Irène Tassembedo et Germaine Acogny.
En 1997, il fonde avec Faustin Linyekula, d'origine
zairoise, et Afrah Tenambergen, danseuse germano-éthiopienne la
compagnie Gàara, première compagnie de danse contemporaine
au Kenya.
Cleansing,
la première pièce de la compagnie, créée en
1997, connaît un succès international immédiat. La
pièce est primée aux Rencontres Chorégraphiques Africaines
de 1998, est présentée la même année au Festival
de Montpellier Danse et d'autres scènes de France et d'Europe.
Vivant
entre la France et le Kenya depuis
2000, son solo Dilo,
travail d’improvisation et de composition instantanée s’inspirant
des mythes nomadiques d'Afrique de l'Est, est remarqué au Festival
d’Avignon 2002 dans le cadre des Hivernales après
ses débuts sur les scènes alternatives parisiennes et sa
découverte aux Plateaux de la Biennale du Val-de-Marne 2001. Depuis
sa création Dilo a tourné mondialement dans plus de 17 pays
(France, Egypte, Italie, Slovénie, Allemagne, Pays-Bas, Belgique,
Suisse, Guyane Union, Soviétique, Usa, Nigéria, Togo, Kenya,
Burkina Faso, Sénégal, Guinée….) .
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Danse
minimale et improvisation
De
Cleansing à
Dilo, Opiyo Okach affirme un
nouveau style, qui le distingue de toutes les formes de danse contemporaine
tentées jusqu’alors en Afrique.
Il s’en dégage une danse extrêmement dépouillée,
épurée et minimaliste. Simplicité, sobriété
élégante des lignes, finesse, subtilité, langage
des corps combinant gravité et humour sont les maîtres mots
qui reviennent parmi la presse, pour évoquer cette danse qui échappe
à toute étiquette.
Le travail d’improvisation et de composition
instantanée est un outil de création que privilégiera
de plus en plus le chorégraphe : à chaque performance une
nouvelle version, en symbiose avec le moment, le lieu.
Retour vers l'accueil
Libération
- 7 mai 98, Marie-Christine Vernay
Cleansing s’inspire d’un rituel funéraire kenyan
non pour en prendre la gestuelle ou la structure, mais pour en garder
l’esprit: celui du contrôle (…) La danse est extrêmement
délicate (…), respire ample, calme. Ni abstraite, ni
expressionniste, elle est très intime, circulant d’une
manière douce entre les trois danseurs aux crânes rases.
Pas d’effet superflu, pas d’excès dans le spectaculaire
(…) On pourrait penser parfois au butoh dans l’étirement
du temps, mais le spectacle, très zen, échappe à
toutes les étiquettes.
Libération - 13 janvier 2000, Marie-Christine Vernay
Inspirée dans sa structure, plus que dans les pas, par des
rituels, sa pièce dépouillée, ne craignant
pas une ample lenteur, pouvait autant évoquer le buto que
la danse minimale.
Le
Monde - 30 juillet 2000, Jean Louis Perrier
Comme si elle avait soudain accumulé assez de lumière
et de chaleur pour muer ; la sculpture se révèle homme
en se déployant (…) Opiyo Okach prend l’espace
dans ses bras et le berce. Ses coudes, ses épaules s’effacent
dans l’invention d’un monde sans violence apparente. |
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En 2003, la Société des Auteurs et Compositeurs
Dramatiques (SACD) lui attribue le prix du Nouveau Talent Chorégraphique
2003. Dans le cadre du programme Le Vif du Sujet,
elle lui commande la création d’un nouveau solo pour le Festival
d’Avignon 2003. Sa collaboration avec Julyen Hamilton,
reconnu comme l’un des principaux improvisateurs européens,
a donné naissance à No
Man’s Gone Now, pièce de composition instantanée.
Malgré
l’annulation du Festival d’Avignon 2003 et du Festival Paris
Quartier d’Eté où devaient se dérouler les
premières de cette création, la pièce est présentée
au Centre National de la Dance en janvier 2004 et connaît un succès
international (Soirées Nomades de la Fondation Cartier pour l’Art
Contemporain, Plateaux de la Biennale du Val de Marne, Aix en Provence,
Metz pour la France mais a également été diffusée
en Allemagne (Drei Wochen mit Pina Bausch in Düsseldorf), en Italie
(Fabbrica Europa), au Bénin (Fitheb), à Zanzibar (Festival
of the Dow Countries), au Kenya (Godown Art Centre)…
L'année 2004 est riche dans le tissage
de nouvelles collaborations. Notamment avec le chorégraphe Thierry
Niang, accueilli en résidence à Nairobi, projet
ayant donné naissance au duo Free
Figures, présenté en France au printemps
2004 (Festival d’Uzes, 3 Bis F à Aix, Théâtres
en Dracénie). Elle constitue aussi l’occasion d’une
collaboration avec Emmanuel
Grivet pour le duo Accords
Perdus, créé au Regards du Cygne à
Paris en novembre 2004.
Parallèllement, Opiyo Okach, reste la principale
figure du paysage chorégraphique de son pays d’origine, le
Kenya.
Directeur artistique de la première compagnie de danse contemporaine
de ce pays en 1996, le prix reçu, aux Rencontres Chorégraphiques
Africaines 1998, pour sa première création Cleansing,
le consacrait parmi les pionniers de la nouvelle génération
de chorégraphes africains.
Pour le collectif alors composé de Faustin Linyekula et Afrah Tenambergen,
s’ouvraient les portes des scènes internationales (diffusion
en France notamment Montpellier Danse, et à l’étranger,
Marché des Arts du Spectacle Africain, Réunion, Ethiopie,
USA...).
S’amorçait aussi le début d’un
parrainage par de grandes figures de la danse française telles
que Régine Chopinot et Mathilde Monnier. A partir de 1998,
Le Ballet Atlantique/ Régine Chopinot parraine activement
le groupe au travers d’une série de résidences et
d’échanges chorégraphiques. Le découvrant lors
d’une tournée en Afrique, Régine Chopinot l’invite
pour une première résidence au Ballet Atlantique.
En 1999, elle soutient, en collaboration avec le Centre Chorégraphique
de Montpellier, la nouvelle création de la compagnie,
Rituals of the Rock s’inspirant des mythes
nomadiques d'Afrique de l'Est, composé de Kit Mikayi,
trio féminin et surtout le solo Dilo,
qui fera ensuite la renommée d’Opiyo Okach, en Europe.
De 2000 à 2002, Opiyo Okach jette
les bases d’un projet de trois années développement
chorégraphique à Nairobi – Génération
2001, grâce au soutien du Ballet Altantique/Régine
Chopinot, de l’Association Française d’Action
Artistique, de La Maison Française de Nairobi,
puis du programme Unesco- Bourses Acsberg pour la Culture.
C'est également dans ce contexte d'échange
qui il expérimente un duo Borderlines avec Régine
Chopinot en décembre 2000.
En
2002, Abila,
création chorégraphique, vidéo et sonore, est l'émanation
de se projet, nourri de la collaboration d'artistes kenyans de toutes
disciplines artistiques et d'échanges avec deux compositeurs et
un vidéaste européens. Créé au Ballet
Atlantique, au Centre
National de la Danse en France et à Nairobi,
la création sera présentée en 2003
dans 11 pays d'Afrique de l'Est, du Sud et de l'Océan Indien (Centres
Culturels Français, Marché des Arts du Spectacle Africain),
aux Iles de Danse en Ile de France et dans de plusieurs pays européens
(Allemagne, Belgique, Italie).
Aujourd’hui,
Opiyo Okach est directeur artistique de la Gàara Dance
Foundation, crée en 2002 sous l’impulsion de la
Fondation Ford
pour consolider les actions chorégraphiques initiées au
Kenya. Ses activités couvrent exploration chorégraphique,
résidences d’artistes, échanges chorégraphiques
avec le reste du monde, soutien à la création et à
la diffusion d’œuvres. Elles possèdent une mission
d’ampleur régionale à l’exemple des
Dance Encounters
(rencontres pour la nouvelle chorégraphie africaine)
, initiées en 2003, et qui connaîtront leur troisième
édition en 2005.
Elles se développent depuis janvier 2003, en collaboration avec
le Godown
Art Centre, premier espace artistique pluridisciplinaire
local, aménagé dans une friche industrielle de Nairobi. |