Direction artistique
Opiyo Okach
english | français

logo






 

Chorégraphie et interprétation : Opiyo Okach
Musicien live :
Alejandro Olarte
Lumiére :
Maryse Gautier
Scénographie :
Jean-Christophe Lanquetin

Coproduction/soutien :
Gaara Projects
Centre Chorégraphique National de Montpellier Languedoc - Roussillon
Programme ReRc (résidence de recherche)
La Comète Scène Nationale Chalons-en-Champagne
Culturesfrance / Afrique en Créations
Zéli et Compagnie
Association Dunia
avec le soutien du
Département Afrique et Caraïbes en Créations de Culturesfrance – Ministère des Affaires Etrangères et de Théâtres en Dracénie



> téléchargez le dossier spectacle en pdf


> télécharger les photos


> téléchargement vidéo haute qualité
(quicktime7)

> Fiche technique

Border Border Express



A Busia, limite entre le Kenya et l'Ouganda, des centaines de vélos traversent la frontière chaque jour transportant les petits commerçants et leurs charges de marchandises, leurs radios transistors criant dédicaces, annonces de funérailles, James Brown, la rumba congolese, radio Moscou, Londres, Washington, les voix des peuples de la république révolutionnaire...

Bienvenue à bord du « border border express ». Manège, juke-box, kaléidoscope, il s’arrête dans toutes les gares, et prend tous les passagers – pour peu qu’ils acceptent de se laisser aller au décentrement.

Dans un mouvement de va-et-vient entre moments de fête, d’euphorie, de séduction, et passages au cœur des zones de violence, d’instabilités grandissantes qui traversent la planète, le danseur cherche à se situer lui-même, à inscrire sa singularité. Contre l’unité supposée des pays, des cultures, d’un référent universel partout applicable, la danse de Opiyo Okach restitue l’importance des chemins de traverse, et la porosité du corps aux influences multiples. Entre soi-même et le monde, ça ne cesse de déborder, de fuir le long d’une ligne que le « border border express » redessine, au plus près des bouleversements de la société.
C’est à partir de la notion de transgression que Opiyo Okach aborde l’identité contemporaine, s’en servant comme d’une plate-forme pour exposer les relations transversales qui se tissent au-delà des frontières entre les corps, les cultures et les processus sociaux. Nous traversons avec lui les rythmes, les affects, les intensités qui dessinent les contours d’un espace collectif - avec son corps, bord à vif entre ces plaques mouvantes, et la scène, reflet des migrations, des croisements qui rayent la carte d’un monde en pleine mutation.

Au commencement, les notes égrenées constituent le seul territoire. La danse s’y cherche, teste la résistance du sol, scrute les failles, les horizons à ouvrir. C’est une danse de guet, d’attente solitaire : une giration intérieure qui appelle la multitude, la fait venir à lui. Comme si la terre, ses langues, ses coutumes, ses chants se mettaient à tourner, comme si une foule bruissante envahissait son corps, le danseur se peuple. Il se retrouve face à face avec sa nature plurielle. Et c’est à partir de quelques éléments de costume déposés au sol, figures d’une identité en construction – un chapeau, une veste, u ne paire de chaussures – que le voyage commence.


Gilles Amalvi







border border express



Dans notre citée nous habitons et sommes habités par de multiples transgressions. Le corps devient
le lieu et la frontière de la transgression, négociant et adoptant des stratégies pour se situer lui-même, se fabricant une manière d’être particulière.
Je trouve intéressante l’image de la transgression comme processus par lequel émerge de nouveaux territoires, et d’en faire un parrallèle avec le phénomène socio-culturel de la multiplicité et de l’hybridation.
Je suis plus intéressé par la transgression comme processus social que par sa référence à l’art transgressif, aux mouvements littéraires, ou bien à ses connotations légales et religieuses.
Dans le constant déplacement, dans les migrations des idées et des corps, émergent des diversités et des hétérogénéités.
Les frontières territoriales sont utilisées pour permettre l’existence de cultures capables d’établir et de reproduire des identités cohérentes et saturées. Mais malgré ces frontières, ces cultures sont depuis longtemps transgressées. Les structures nous habilitant à faire sens nous-mêmes, à situer le monde et notre place, qui contribuent au processus de construction de l’identité, ont été profondément déplacées.
Ces dernières années ont vu l’émergence d’instabilités sociales et politiques dans les villes à travers l’Europe et le monde. Emeutes urbaines en France, manifestations à Haiti, troubles au Kenya, chaos en Somalie, radicalisation en Orient… Individus étouffés et groupes marginalisés se battent pour être pleinement acceptés dans la société en initiant leur propres stratégies de visibilité.
Manifestations, crises, et actes de violences, mais également initiatives moins violentes telles que l’utilisation de signes et de symboles sont des intruments fréquents dans le processus social et le débat culturel.


Opiyo Okach - Avril 2008


Gàara Projects : missions
direction artistique contacts Spectacles : border border shift...centre no man abila dilo
www.gàaraprojects.com
Tel : 33(0)950396309 / (0)6 74 68 16 43