Shift
Centre les collaborateurs artistiques |
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J-Christophe Lanquetin, Scénographe Quelques questionnements sous tendent le travail scénographique de Shift/Centre. Que devient la danse lorsque l'espace s'ouvre à une multitude de points de vue, un décentrement, une disparition de la frontalité. De quelle nature est l'expérience des spectateurs à partir du moment où ils ont la liberté de circuler, de choisir : mouvements, immobilité, respect, transgression, proximité, éloignement, relation au danseur. Qu'est-ce aujourd'hui qu'une place assignée ? Où nous mène le fait d'interroger l'expérience physique du spectateur comme constitutive de la (re)présentation ? En même temps, comment dans un espace ainsi construit faire émerger des corps singuliers ? Des corps, des figures qui se détachent comme sur un fond, des individus dansant. Enfin, comment réinventer un espace scénographique en tournée, sachant que les lieux seront extrêmement différents, sachant que les moyens sont ce qu'ils sont, surtout lorsqu'il s'agit d'une tournée non européenne. Comment à la fois " tenir " un espace et en même temps l'inscrire dans chacun des lieux dans lesquels nous jouerons, avec les moyens dont nous disposerons. Bref, l'inscrire dans un contexte, pour un public. |
Polska, sculpteur plasticienne J’aime composer des «paysages» et mes sculptures n’en sont que les éléments. Créer un paysage de sculptures, c’est reconnaître un lieu et le respecter. C’est donner un sens aux sculptures entre elles et favoriser leur dialogue avec le lieu lui-même. Mes sculptures sont différentes dans une abbaye romane ou dans un centre culturel très contemporain. En lumière naturelle ou artificielle. De jour ou de nuit. A l’intérieur ou à l’extérieur… Les sculptures sont principalement en papier. Il est utilisé sous toutes ses formes (pâte de papier, papier recyclé ou fabriqué à l’atelier) et souvent identifié : lettres, c.v. périmés, écritures, papiers personnels, quotidiens et journaux du jour. La pulpe naturelle vient du Japon (Kozo), ou bien de France (coton ou chiffon), ou encore de Géorgie, Scandinavie ou Brésil (sciure de bois). Les structures sont en bambou, en osier, en noisetier ou encore en châtaignier, saule ou frêne. Certaines écorces viennent du Canada ou d’Afrique…Les ficelles sont souvent celles des facteurs parisiens, négligées ou perdues Les pigments qui colorent les papiers dans la masse, sont toujours naturels : ocres de Roussillon, bleu à tracer des maçons de tous les pays (les plus beaux viennent du Portugal ou de la République Tchèque) ; pour les gris, j’utilise la cendre des feux de bois du Morvan et pour les noirs, la suie du poêle de l’atelier à Paris. L’or vient de Sicile et le blanc de Meudon. Les colles sont à l’eau ou à l’amande. Parfois ce sont des colles d’os ou de peau ou encore des colles blanches. On y rajoute quelques gouttes d’essence de Mirbar pour la conservation et le parfum… Si j’utilise de la cire (pour le brillant, le parfum et l’imperméabilisation), c’est de la cire d’abeille appliquée à chaud comme les Romains qui enduisaient ainsi leurs bateaux avant de les mettre à la mer !). Les sculptures en papier peuvent être merveilleusement solides, selon leur épaisseur et leur aspect de surface. Elles peuvent également être très fragiles et rransparentes. Tout est possible…C’est selon… J’aime utiliser les techniques recueillies ici ou là, parce qu’elles me donnent la force des Anciens. Elles me confortent dans mon identité et me permettent d’être un trait d’union entre le monde archaïque et ce monde moderne « épuisant de nouveauté ». |
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